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16/08/2021

Réclamation auprès du Ministère du Tourisme

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Devant les conditions inadmissibles de mon séjour ici, j’ai décidé de réagir ! Franchement, on se demande parfois si l'on est toujours au Maroc ! Voici la lettre de plainte que j’ai écris au Ministère du Tourisme :

« Madame, Monsieur.
Tout d’abord, permettez moi de vous féliciter pour le travail admirable que vous faites pour la promotion touristique du pays et la préservation de son patrimoine. Je me permets cependant de vous contacter pour vous exposer mes doléances.

Voici mon problème. Je suis au Maroc depuis un mois et demi déjà et jusqu'ici tout allait bien : le ciel était bleu, les oiseaux chantaient, les taxis étaient dangereux... Bref, la routine.

Mais depuis quelque temps, il se passe une chose bizarre. Non, non, rien à voir avec Ba Ali l’épicier : ne vous inquiétez pas, il m’arnaque toujours d'un ou deux dirhams, de ce coté là, tout est normal... Pareil pour ce qui est des voitures qui ne ralentissent pas d’un cm/heure quand vous traversez. Ne changez rien de ce coté.

Non, je vous écris cette lettre pour me plaindre d’une situation scandaleuse qui gâche mon séjour ici. Depuis quelques temps, et je peux avancer de nombreuses preuves qui appuient mon propos, je suis victime d’une sensation qu’aucun de vos tracts publicitaires ne m’avait préparé : Le froid…

Nan mais sérieux, il caille! Le jour, me promener en short et t-shirt avec mon appareil photo en bandoulière est devenu un supplice ; la nuit, je grelotte au fond de mes cinq couvertures ! 

J'ai tout de suite voulu réagir, dès les premiers dysfonctionnements et les baisses de température, en écrivant une lettre de plainte à vos services. Mais je me suis retenu, pour ne pas faire de scandale...

Pourtant, loin de s’améliorer, la situation s'est aggravé au fil des jours, allant jusqu'à pleuvoir. Parfois même pendant des journées entières! Non mais on est où là ? En Irlande ?

Le cauchemar a alors commencé. Une vision d’horreur : sortant de tous les coins, des marocains avec des pulls, d’autres avec des bonnets, des bottes, des parapluies ; les rues parsemés de flaques d’eau boueuses, la ville qui, après le passage de la pluie, devient comme un champ de bataille. Mais ma vision la plus terrifiante a été sans doute de voir des… des marocains en manteaux ! (J’en tremble encore… brrr)

 

Aussi, devant cette situation inadmissible, je vous demande de rétablir le Maroc tel que moi, touriste roi, je le connais depuis toujours : chaud, sec, voire désertique, en l’assortissant autant que faire se peut de folkloriques dromadaires, de gentils touaregs accueillants et de cérémonie du thé avec danseuse-qui-vous-hypnotise-avec-son-nombril intégré. Je pense d’ailleurs qu’il serait de bon ton d’avancer les dunes du Sahara jusqu’aux pieds de la casbah de Tanger.

Tout aussi regrettable, et c’est ma deuxième doléance, la progression, année après année, de la modernité. Les gens du Nord utilisent de plus en plus de voitures récentes (ou pire : neuves !), au détriment du bruit de moteur pétaradant des tricycles transportant des fruits et légumes, des pare-chocs de 504 éraflant le sol ou de sabots d’ânes tirant un chariot. Bref, toutes ces choses inestimables qui faisaient le charme du Maroc. Par ailleurs, le développement de la téléphonie mobile et de l'internet me parait inquiétant. Et où sont tous ces gamins qui jouaient avec une sorte de roue faite avec des tubes en plastique qu’ils traînaient et dirigeaient avec un bâton ? Où sont passés les sodas Sim orange, Youki, Cigogne, Judor, Star soda ou Crush ?

Vous l’aurez compris. Si le Maroc, dans ses grandes lignes, reste celui que j’ai toujours connu et dont les ancrages immuables sont pour moi des repères, je constate avec regret ce laisser aller.

Dans l’intérêt de l’activité touristique du pays, je pense qu’il faudrait rétablir au plus vite ce problème de climat dans un premier temps, et ralentir la modernisation du Maroc dans un second temps. Je tiens à préciser que je connais beaucoup de monde, des personnes qui avaient prévus de faire un séjour ici. Mon appréciation négative pourrait donc leur faire préférer la Tunisie… Non, non, je ne menace personne… Mais je suis déterminé.

Cordialement. »

 

Mohamed Saïyd (c)

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